Développement méthologique du projet Carboval
La communauté européenne encourage la prise en compte de la valorisation des déchets ainsi que le captage, stockage et valorisation du CO2 (CCUS) en définissant l’économie circulaire comme un des leviers majeurs pour diminuer les effets du changement climatique. L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) est à ce titre une des méthodes privilégiées pour évaluer les bénéfices possibles du CCUS et apporter une vision stratégique de la transition. Cependant, les pratiques actuelles de l’ACV ne sont pas adaptées. En effet, la base théorique de l’ACV « conséquentielle » repose sur la substitution de matériaux issus de matières premières (MP) vierges par des matériaux issus de MP secondaires (issues de la valorisation), en ayant recours à des modèles économiques d’élasticité des prix. Ces modèles ne s’appliquent qu’à des marchés non contraints, où les matériaux issus de MP vierges sont forcément des produits liés aux besoins des marchés. Or ce n’est pas ce qui est observé, car les quantités de produits valorisés (PV) sont déterminées par la production de produits principaux et non par une demande des marchés. Pour refléter cette situation, il faut développer des modèles s’appliquant aux marchés contraints et intégrer les potentiels de substitution réels.
L’approche méthodologique proposée se décline en six étapes (schématisées dans la figure ci-dessus).
Le développement de cette approche est actuellement au cœur des projets CARBOSCORIES 2 et CARBOVAL, où les déchets concernés sont les scories de nickel. Sous-produits de l’industrie pyrométallurgique, 3 millions de tonnes de scories sont produites et stockées chaque année en Nouvelle-Calédonie, ce qui représente un fort enjeu environnemental et économique. À partir d’un procédé de minéralisation qui les transforme en les faisant réagir avec du CO2, les scories minéralisées offrent un potentiel de valorisation dans le secteur de la construction. Basé sur cet exemple concret de CCUS, la contribution décline l’approche proposée à l’étude d’un scénario de valorisation des scories minéralisées en ciment. Dans un marché des scories contraint (3 000 000 tonnes/an), il apparaît évident que les besoins locaux en ciment (110 000 tonnes/an) n’absorberont pas la production. Sans préjuger de la compétitivité du PV, ceci permet déjà d’envisager, avec la méthode d’évaluation environnementale proposée, la possibilité de marchés à l’export, ainsi que l’exploration d’autres voies de valorisation à plus grands volumes de marchés.
Collaborations: les projets de recherche CARBOSCORIES et CARBOVAL sont pilotés par le LGC et impliquent le LDMC, le BRGM, le CNRT, le LEMNA, l'ESO et l'Université Gustave Eiffel.
Financements: les projets de recherche CARBOSCORIES et CARBOVAL sont financés par l'agence calédonienne de l'énergie et l'Ademe.
L'évaluation environnementale et territoriale est réalisée au sein de la fédération de recherche IRSTV, qui permet la création d'une équipe projet transdisciplinaire entre le LEMNA, l'ESO et l'Université Gustave Eiffel.
Contact pour l'ensemble du projet: Florent Bourgeois
Contact pour l'évaluation environnementale : Anne Ventura